Crise d'epilepsie chez le chien. Causes, que faire, traitement

L'intensité et le type de crise dépend de l'origine de l’épilepsie et de la zone du cerveau touchée. 

Parfois, l'animal peut présenter une crise partielle avec un seul membre qui tremble.

D'autres présentent : 

• Claquements de mâchoires.
• Salivation excessive.
• Décubitus latéral.
• Membres qui pédalent ou raides.
• Trémulations (secousses très rapides).
• Miction ou défécation incontrôlée.
• Absence de réactions aux stimuli.
• Perte de connaissance.
• Désorientation après la crise.
• Agressivité. 

Il existe de nombreuses origines à la crise d'épilepsie.

Elles peuvent être d'origines :

• Intra-crânienne (ou structurelle) - Lésion du cerveau : AVC (rare), traumatisme, infection, inflammation, congénital, tumeur (bénigne ou maligne).
• Extra-crânienne (ou réactionnelle) - Anomalie sanguine : intoxication, trouble métabolique (hypoglycémie, hypocalcémie, hypothyroïdie etc).
• Idiopathique (ou cryptogénique) - Cause indéterminée génétique.

Une crise convulsive chez le chien ne signifie pas nécessairement que votre animal est épileptique.

On parle de maladie chronique lorsque l’animal souffre d’au moins deux crises en moins de six mois. 

En cas de crise, consultez toujours votre vétérinaire afin de déterminer l'origine de celle-ci et vérifier que votre compagnon va bien.

Les crises d'épilepsie idiopathique concernent principalement les mâles de race pure, même si les femelles et les chiens croisés ne sont pas exemptés.

Il existe toutefois des races plus à risque pour lesquels il est d'autant plus important de choisir des éleveurs sérieux et d’assurer une prise en charge précoce : beagle, berger allemand, border collie, boxer, cocker, colley, cane corso, setter irlandais, labrador, caniche, saint bernard, husky, welsh corgi et fox terrier.

C'est par un diagnostic d'exclusion que s'identifie la cause de l'épilepsie.

Votre vétérinaire e l'anamnèse (santé générale, historique, âge d'apparition des crises, contexte et durée de la crise, exposition à des substances, etc) de votre animal et procède à un examen clinique.

Il est parfois nécessaire d'effectuer de nombreux examens complémentaires, mais cela est très important afin d’identifier la cause des crises épileptiques.

Chaque animal est différent et les causes et les traitements sont à individualiser.

Votre vétérinaire a généralement besoin d’effectuer un bilan sanguin, une analyse d’urine et des examens d’imagerie (échographie, scanner, IRM). 

Le choix des examens dépend principalement de l’origine de l’épilepsie suspectée.

La gestion d'une crise d'épilepsie peut être contre-intuitive, cependant ces bonnes pratiques sont essentielles pour votre sécurité et celle de votre animal.

• Mettre le chien en sécurité : éloigner les objets pouvant le blesser, sécurisez les zones à risque (escalier, piscine), déplacez l'animal qu'en cas de stricte nécessité.
• Vous placer en sécurité : durant une crise, le chien ne contrôle plus ses réflexes, gardez vos distances avec sa gueule, n'essayez pas de la contenir, il ne risque pas d'avaler sa langue.
• Chronométrer le temps de la crise (Très important) :  Si possible, filmez pour votre vétérinaire.
• Éliminer les stimulations dans la pièce : éteignez les lumières, baissez les volets ou fermez les rideaux, éteignez la musique ou la télévision. Évitez les bruits.
• Ne pas essayer de contenir ou de rassurer votre animal durant la crise : Il ne vous entend pas et les stimulations ne sont pas recommandées. En outre, il n'est pas possible d'interrompre une crise, celles-ci cessent toutes seules.
• Rester calme : bien que cela soit difficile, votre animal n'est pas en souffrance durant la crise même lorsqu'il vocalise.

Après la crise :

• Rassurer votre animal : tout en restant en sécurité et en étant vigilant puisque le chien est désorienté, lorsqu'il regagne connaissance, vous pouvez agir. Ne le laissez pas seul, parlez-lui doucement et rassurez-le, évitez de le toucher dans un premier temps. S'il essaie de se relever, vous pouvez veiller à ce qu'il ne chute pas. Ne le brusquez pas et ayez des gestes doux.Attendez qu'il soit bien conscient avant de lui proposer à manger ou à boire pour éviter les fausses routes.
• Noter le contexte de la crise : il peut être utile de savoir ce que faisait l'animal avant la crise (stimuli, produits ingérés, etc). Vous pouvez également inscrire le temps nécessaire pour que votre animal se remette de sa crise et semble de nouveau 'normal'.
• Consulter votre vétérinaire :  Il faut toujours consulter votre vétérinaire en cas de crise d'épilepsie, cependant, si la crise dure plus de trois minutes, s'il a plus de deux crises dans la même journée ou s'il reste inconscient, consultez en urgence.

Le traitement de l'épilepsie dépend de la pathologie qui cause les crises et de l'animal.

Lorsque l’épilepsie est due à une maladie, votre vétérinaire propose un plan de traitement adapté. 

Cela peut être une chirurgie ou des médicaments. 

Pour l'épilepsie idiopathique, le traitement est à vie.

Si le traitement n’est pas curatif et ne permet pas d’éliminer à 100% les crises, il permet de réduire efficacement l’intensité et la durée de celles-ci et de la phase de récupération post-crise.

La qualité de vie de l’animal en est ainsi significativement améliorée et sa santé préservée. 

Le traitement doit être très strict et il est mis en place lorsqu'il est nécessaire.

Dans tous les cas, il est primordial d’écouter les recommandations de votre vétérinaire. 

Une épilepsie non traitée peut s’aggraver.

Le traitement contre l’épilepsie peut provoquer une perte d’appétit, une augmentation de la soif et de l’émission d’urine et de la fatigue.Ces effets peuvent s’estomper avec le temps.

De plus, un suivi régulier est indispensable pour juger l’évolution clinique et adapter les molécules et leur posologie. 

Finalement, il est important de respecter les heures d’administration et de ne jamais arrêter le traitement sans consulter votre vétérinaire. 

Il n'existe pas de traitement naturel contre les crises d'épilepsie, toutefois, d'autres pratiques non médicamenteuses peuvent aider à renforcer les effets du traitement.

La phytothérapie et l’acupuncture par exemple réduisent le stress qui peut provoquer des crises.

En outre, les crises peuvent être contraignantes et les méthodes naturelles peuvent être intéressantes pour la récupération. 

La période après une crise s'appelle la phase post-ictale. 

Elle correspond à la phase de récupération après une crise, elle se termine normalement en moins de 24h.

On observe :

• Confusion.
• Désorientation.
• Amaurose (vision affectée).
• Polydipsie, polyphagie (augmentation de la soif et de l'appétit).
• Fatigue.

Les crises les plus dangereuses et qui peuvent avoir des séquelles irréversibles sont celles qui durent plusieurs minutes, celles qui se succèdent ou se répètent rapidement sans regain de connaissance entre chaque évènement convulsif.

Il y a quelques cas de mort subite durant ce type de crise, mais cela reste plutôt rare.

Dans tous les cas, il faut consulter votre vétérinaire pour prendre en charge votre chien.

L'espérance de vie d'un chien atteint d'épilepsie varie en fonction de nombreux facteurs : l'origine des crises, l'âge, la santé générale, la présence ou non d'une maladie sous-jacente ou concomitante et le délai de la prise en charge.

Un animal traité et suivi dès le début des crises peut avoir une vie presque normale et une espérance de vie dans la moyenne.

On ne peut malheureusement pas prévoir l'apparition d'une crise d'épilepsie.

Le plus important est de comprendre que la génétique est impliquée et qu'il est de la responsabilité des éleveurs de cesser la reproduction des individus concernés par l’épilepsie idiopathique.

Concernant les femelles épileptiques, il serait préférable de les stériliser. 

Les chaleurs peuvent provoquer des crises chez les chiennes atteintes, en outre, il faut éviter de reproduire des animaux épileptiques.

Finalement, certaines substances peuvent provoquer des crises d'épilepsie. Si votre animal est concerné, prévenez votre vétérinaire lors d'éventuelles prises en charge. Notamment lorsque cela implique une anesthésie.